Le Biais de Confirmation ou comment je suis devenu climato-sceptique (et comment j'ai cessé de l'être).

Publié le 06/02/2018

Ce n'est pas le moment le plus glorieux de mon existence mais je vous le raconte car je pense qu'il est possible d'en tirer quelques leçons.

Je me souviens très bien quand tout a commencé. C'était il y a de nombreuses années, durant un cours de géologie, alors que j'étudiais en fac de sciences.
Ce n'était pas du tout le sujet du cours mais le prof a fait une longue digression de vingt minutes pour nous expliquer que le réchauffement climatique n'était pas fondé scientifiquement, que ça n'était qu'un mensonge de quelques scientifiques farfelus.

A cette époque, j'avais vaguement entendu parler du réchauffement climatique dans les médias mais je n'avais aucune connaissance solide sur le sujet. Il était prof, je n'étais qu'un étudiant. Il incarnait l'autorité, le savoir, je n'avais pas de raison de douter,je lui ai donc fait confiance. À partir de là je me suis mis à rejeter l'existence du réchauffement climatique.

Ainsi suivit la mise en place d'un mécanisme mental extrêmement vicieux : le biais de confirmation.
Pour faire bref : cette tendance naturelle qui nous pousse à chercher à conforter nos propres opinions.
Dans mon cas, c'était très simple, je ne regardais que les vidéos des deux ou trois scientifiques climato-sceptiques et laissais de côté tous les autres.

Ce manège a duré un certain temps et puis j'ai finalement commencé à me frotter aux articles très fouillés de Sylvestre Huet (@HuetSylvestre) sur le réchauffement climatique.
Il m'agaçait, il apportait des données, des faits qui montraient la réalité du réchauffement. Après quelques mois à lire ses articles, ma croyance climato-sceptique s'était faite plus discrète, plus fade. Au final le sujet a fini par me désintéresser. Sûrement une manière inconsciente de gérer toutes ces contradictions.
Et puis quelques temps après, sans même y réfléchir vraiment, j'ai cessé d'être climato-sceptique.

Première leçon: il faut toujours penser contre soi-même, être capable de prendre suffisamment de distance avec ses propres convictions pour pouvoir les analyser rationnellement et éventuellement en changer.

Deuxième leçon : il faut savoir questionner les figures d'autorité. Ne rien accepter sans preuve, y compris quand ça vient d'un expert.

Troisième leçon : savoir reconnaître qu'on s'est trompé n'est pas une faiblesse, bien au contraire.