Le cas irlandais

Publié le 26/05/2018

Hier, vendredi 25 mai 2018, un référendum a ouvert la voie à la légalisation de l'avortement en Irlande. En 2015 un référendum avait permis l'adoption du mariage pour tous. Ces excellentes nouvelles ne viennent pas de nulle part.

Dans la « très catholique » Irlande, l’Église est en perdition. Non pas qu'elle ait disparue mais son reflux est bien plus rapide que dans le reste de l'Europe.

En 2005, 69% des irlandais se définissaient comme religieux, 7 ans plus tard, ils n'étaient plus que 47%.

Entre 2011 et 2016 le nombre de "sans religion" va connaître une progression spectaculaire de 74%.
Les catholiques restent majoritaires, mais l'hégémonie de l’Église est terminée, y compris dans ses propres rangs.

Le passé de l’Église est son boulet, les affaires de prêtres violeurs y ont été particulièrement répandues sur l’île. Mais en plus de cela, alors qu'elle était toute-puissante l’Église avait organisé un véritable système esclavagiste.

Les femmes présentées par l’Église comme ayant «des mœurs légères» (dont de nombreuses femmes violées) étaient envoyées dans des institutions catholiques, privées de liberté, rabaissées au rang d'esclaves, elles devaient travailler gratuitement pendant des années.

Les enfants de ces femmes étaient envoyés de force dans des orphelinats catholiques. Traités comme des «enfants du péché», ils étaient mal nourris, mal soignés. Des charniers comportant les squelettes de centaines d'enfants ont été découverts dans autant d'orphelinats.

Il ne faut pas s'y tromper le OUI au référendum sur la légalisation de l'avortement n'a été possible que grâce à ce recul de l'emprise de l’Église sur la société irlandaise. Quand la religion avance les droits des femmes reculent. L'inverse est aussi vrai.