IVG : la bataille est loin d'être gagnée ! (Part 2)

Publié le 20/04/2018 - mis à jour le 25/04/2018

Rapide tour d'horizon des méthodes utilisées par les anti-IVG pour rendre difficile - voire impossible - le recours à l'avortement.

La pire erreur serait de croire qu'il suffit de légaliser l'avortement pour que celui-ci soit facile d’accès. Les anti-IVG ont depuis des années adoptés de nombreuses stratégies pour rendre l'avortement le plus compliqué et le plus douloureux possible.

La première, la plus visible c'est la manifestation devant la clinique. Le plus souvent accompagné de prières et de pancartes sanguinolentes Les objectifs sont multiples, terroriser et culpabiliser les femmes qui veulent avorter. Mais aussi faire pression sur le personnel soignant.
Face au harcèlement quotidien, certaines cliniques sont obligées de payer des agents de sécurité pour escorter les femmes qui veulent avorter jusqu'à l'intérieur de la clinique.

En France dans le passé des « commandos anti-IVG » ont aussi mené des occupations de cliniques, allant même jusqu'à pénétrer dans les salles d'opération (durant l'opération) pour empêcher des avortements.

Aux USA les anti-IVG harcèlent les personnels de santé qui pratiquent l'avortement. Les plus extrémistes d'entre-eux vont jusqu'au meurtre. Rien qu'aux USA il y a eu une dizaine de médecins tués par des anti-IVG.

Les responsables politiques anti-avortement ont multiplié les contraintes réglementaires pour limiter au maximum le nombre de cliniques pratiquant l'avortement. Il y a 20 ans, aux États Unis, 450 cliniques pratiquaient des IVG, elles sont deux fois moins nombreuses aujourd’hui.
Au Kentucky il n'en reste plus qu'une seule.

Les anti-IVG mènent aussi la bataille autour de l'information. Leur objectif est d’empêcher les femmes d'avoir accès à des renseignements fiables sur le sujet, c'est pour ça qu'ils militent activement contre l'intégration d'heures d'éducation sexuelle au sein du cursus scolaire.
Dans la même logique, ils vont créer de faux-site d'information, complètement biaisés, afin d'empêcher l'accès à cette information. Leur objectif est toujours de culpabiliser les femmes désirant avorter.

En Allemagne les médecins pratiquant l'avortement n'ont pas le droit de le déclarer publiquement. Une façon de rendre plus difficile pour les femmes l'accès à ces praticiens.
Et cette loi n'est pas « cosmétique », elle est vraiment appliquée. Kristina Hänel une gynécologue allemande a été condamnée en 2018 à 6000 euros d'amende pour avoir noté sur son site internet qu'elle pratiquait l'IVG.

Dans l’État de l'Arizona, les médecins sont protégés par la loi s'ils décident de ne pas communiquer des anomalies congénitales du fœtus à leurs patientes.

La culpabilisation des femmes qui avortent est un axe majeur de la stratégie des anti-IVG.
Dans certains états aux USA (dont le Texas), la loi oblige le médecin à montrer à la patiente une image du fœtus et de faire entendre les battements de son cœur avant de faire une IVG.

Aux Philippines l’Église s'est frontalement opposée à une loi facilitant les soins accordées aux femmes après un avortement clandestin.

La Croatie a récemment instauré un délai de « réflexion » obligatoire avant de pouvoir avoir recours à l'IVG.

En Italie l’Église a investi massivement le milieu médical, faisant pression pour que les médecins deviennent objecteur de conscience. Résultat, dans certaines régions le nombre de médecins pratiquant l'avortement est inférieur à 20%.

Au Chili les médecins ont légalement le droit de « devenir » objecteur de conscience jusqu'à la dernière minute avant l'avortement.

Et une dernière horreur inventée par les anti-IVG : le monument en mémoire des fœtus avortés.
Et ça se passe aux USA.
http://www.slate.fr/story/160863/etats-unis-assemblee-tennessee-monument-aux-foetus-avortes-victimes-avortement-capitole-nashville

La bataille pour le droit à l'avortement est loin d'être gagnée il ne faut pas baisser la garde.
N'oubliez pas, dans le monde, toutes les 9 minutes, une femme meurt des suites d'un avortement clandestin.