Publié le 08/06/2018
Imaginons que j'affirme que c'est un lutin bleu qui a créé l'univers. Comment est ce que vous vous y prendriez pour montrer que ce lutin bleu créateur de l'univers n'existe pas ?
C'est au minimum très compliqué de prouver une absence et dans bien des cas c'est purement impossible.
Pour un débat rationnel et construit il est essentiel de ne pas inverser la charge de la preuve.
C'est celui qui affirme qui doit apporter des preuves de ce qu'il avance. Si j'affirme que l'univers a été créé par un lutin bleu, par Yahvé, Allah ou Ganesh, alors c'est à moi de le prouver.
Le philosophe Bertrand Russell fait une analogie intéressante qui permet de bien comprendre l'importance de ne jamais inverser la charge de la preuve.
"De nombreuses personnes orthodoxes parlent comme si c'était le travail des sceptiques de réfuter les dogmes plutôt qu'à ceux qui les soutiennent de les prouver. Ceci est bien évidemment une erreur. Si je suggérais qu'entre la Terre et Mars se trouve une théière de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j'aie pris la précaution de préciser que la théière est trop petite pour être détectée par nos plus puissants télescopes. Mais si j'affirmais que, comme ma proposition ne peut être réfutée, il n'est pas tolérable pour la raison humaine d'en douter, on me considérerait aussitôt comme un illuminé. Cependant, si l'existence de cette théière était décrite dans des livres anciens, enseignée comme une vérité sacrée tous les dimanches et inculquée aux enfants à l'école, alors toute hésitation à croire en son existence deviendrait un signe d'excentricité et vaudrait au sceptique les soins d'un psychiatre à une époque éclairée, ou de l'Inquisiteur en des temps plus anciens."
Et je termine par une citation du mathématicien Euclide :
“Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve.”